
Les séances de fasciathérapie s'accompagnent d'exercices de gymnastique sensorielle qui prolonge les effets du toucher manuel des Fascias dans le geste. La personne prend conscience de la libération tissulaire acquise et apprend à bouger lentement, de façon globale, coordonnée et sans force musculaire afin de conserver dans la durée une mobilité corporelle optimale.
A partir de cette pratique gestuelle simple, la personne découvre une manière d'être présente à elle-même et au monde qu'elle ne connaît pas encore et qui enrichit ses modes d'action. Le praticien accompagne manuellement et/ou verbalement l'exploration de nouvelles attitudes, postures, orientations, amplitudes en variant les rythmes et les espaces d'expression "intra, péri et extracorporels".
Ces exercices d'attention et d'intention favorisent une meilleure perception du corps, une plus grande qualité du geste, améliore les capacités comportementales, "prise de recul, analyse, décision, engagement, adaptation".
Les mouvements proposés se basent sur une organisation du geste naturel, respectant la loi de la biomécanique articulaire et tissulaire qui évite les tensions et les crispations corporelles lors de l'action.
Par le détournement de l'attention du mouvement musculaire, volontaire et habituel, la personne reprend conscience de la présence des muscles, involontaires et inhabituels à la perception, souvent oubliés et négligés. L'équilibre de ces deux fonctions est essentiel pour pouvoir mobiliser son corps sans créer de pathologie.

Une organisation juste de la gestuelle apportera une sensation de fluidité et de cohérence physique et psychique.
Le mouvement permet à la personne d'être active à 100 % dans son processus de changement. Pouvoir décrire le geste et les effets qu'il produit sur notre posture permet une prise de conscience. Chaque personne dispose d'une incroyable palette de possibilités de mouvements pour s’exprimer et s'engager dans sa vie. Limitée par les habitudes, le souci d’efficacité et les gestes spécifiques des métiers, elle n'en utilise qu’une infime partie.
Le praticien propose de pratiquer des mouvements codifiés très lent sur chaise, debout ou au sol qui consistent en une pédagogie perceptive et éducative du geste faisant appel aux instruments de la cognition comme l’attention, l’intention, la mémoire. La gymnastique sensorielle a une fonction de rééducation du geste. La personne apprend à réguler son tonus corporel, à explorer les parties du corps qui ne s’engagent pas (censures, retenues, inhibitions) et qui limitent ses mouvements. Elle explore ainsi les incohérences du geste en rapport avec l’organisation naturelle du corps, (coordinations, symétries, synchronisations). La personne est invitée à bouger progressivement de plus en plus lentement pour accentuer sa perception. Elle s’aperçoit de sa manière d’être dans son mouvement, fluide, tonique, relâchée, présente tout au long de l’action ou retenue, dispersée, désorganisée, ce qui lui permet de sortir de ses tendances devenues automatiques.
Le praticien inclut des postures fixes, pour induire une stabilité dans le corps. La personne peut observer par ces points d’appui les effets de son action et concerner la fonction anticipatoire qui va organiser le tonus et la coordination du geste à venir. Un guidage verbal est présent pendant l’exercice pour déconditionner le geste habituel. Le mouvement est décrit par le praticien, il donne des indications spécifiques à suivre afin de renouveler les réseaux neuronaux en charge de l’organisation des stratégies motrices. Le thérapeute vient aider la personne à prendre conscience de ses angles morts par une aide manuelle en poussant légèrement sur une zone qui ne participe pas et montre l’exercice à réaliser pour activer les neurones miroirs et faciliter l’apprentissage.
La personne développe sa capacité de renouvellement gestuelle au sein de la répétition du geste. Elle modifie ainsi la perception de la relation qu’elle établit avec elle-même et avec son environnement. Cet apprentissage qualitatif du rapport au geste se trouve au carrefour corps/psychisme. La personne construit des repères internes, spatiaux, temporels, proprioceptifs, auditifs, visuels qui lui permettent de se situer, prendre du recul, réinvestir l’espace, s’impliquer, lâcher prise, discriminer et saisir les informations, modifier ses points de vue et faire des choix.

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